Les anti-inflammatoires: utiles ou non?

Les anti-inflammatoires: utiles ou non?

La blessure et l’inflammation aiguë

Lorsque vous vous blessez, votre corps subit une agression localement. À ce traumatisme, l’organisme répond par une réaction inflammatoire aiguë, première étape de la réparation des tissus (voir le blogue  https://physioanciennelorette.ca/linflammation-cest-quoi/).

Cette réaction inflammatoire a pour but de faire le ménage c’est-à-dire enlever les débris cellulaires apparus suite à la blessure. Des cellules spécialisées s’activent pour préparer la région à passer à la réparation. La circulation sanguine est aussi stimulée.

Cette étape est importante pour préparer le terrain pour la réparation tissulaire. On peut comparer le déroulement de la réaction inflammatoire aiguë à un jeu de dominos bien synchronisé: chacun a son rôle et la séquence des événements est importante.

domino-21176_1280

L’effet des anti-inflammatoires

 L’inflammation aiguë s’accompagne d’une douleur souvent invalidante qui peut être contrôlée par les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et le froid (application locale).

Des études scientifiques sur les tendons et les muscles tendent à démontrer que l’usage prolongé d’AINS retarderait le passage à l’étape de réparation en empêchant certains phénomènes de se produire. Comme si vous enleviez un domino et que la chute s’arrête subitement.

phoneboxes-664728_1280

 

La tendance est donc de recommander d’utiliser les AINS dans la phase aiguë après le traumatisme pour soulager des symptômes douloureux. D’autres médications analgésiques (ex. : Tylenols) seraient plus indiquées si la douleur persiste au-delà de cette période. Cette recommandation ne vaut que pour les traumatismes mécaniques (ex. : se tordre une cheville) ou une inflammation passagère. Des études plus poussées demeurent nécessaires pour préciser la durée possible de prescription des AINS sans nuire à la guérison.  Votre physiothérapeute peut vous guider en fonction du comportement des symptômes. Dans les cas de maladies inflammatoires (ex. : arthrite rhumatoïde), la conduite est différente puisqu’il est question dans ce cas d’un phénomène pathologique.

Qui consulter?

D’une façon ou d’une autre, votre médecin et votre pharmacien(ne) sont des personnes ressources essentielles pour vous guider dans ce domaine. En considérant votre santé, ces professionnels jugent si vous pouvez utiliser des AINS puisqu’ils ont des effets secondaires ou des interactions médicamenteuses qui peuvent créer plus de problèmes que moins.

En cas de consultation en physiothérapie en accès direct (sans consulter votre médecin au préalable), la physiothérapeute de la clinique pourra remplir un formulaire que vous pourrez apporter à votre pharmacien(ne) afin qu’il ou elle vous conseille sur les médicaments sur tablette qui pourraient vous soulager, compte tenu de votre état de santé et de l’évaluation de la physiothérapeute. Cette collaboration permet de coordonner les soins pour vous aider et vous rendre fonctionnel(le) le plus rapidement possible.

 Dans la mesure du possible, il est aussi indiqué de continuer de bouger, ce qui contribue aussi à la guérison!

 

Jacinthe Vaillancourt pht

Sources

  1. Gladson, Barbara. « Drugs for the Treatment of Pain and Inflammation ». In Pharmacology for Rehabilitation Professionals. 2e édition. États-Unis : Saunders, 2011, 540 p.
  2. Marsolais, David, Jérôme Frenette. (2005).  Inflammation et réparation tendineuse. Médecine Sciences. Vol. 21, no 2, p. 181-186.