L’inflammation : c’est quoi?
Lorsqu’on entend parler d’inflammation, c’est souvent synonyme de douleurs intenses et de phénomène à combattre. Il nous vient à l’esprit, peut-être, l’arthrite rhumatoïde, dont les symptômes handicapent bien des gens.
Mais ce qu’on ignore souvent, c’est que le processus inflammatoire comporte trois phases et que c’est le moyen qu’a notre corps de se réparer. Voici comment :
Première phase
Prenons l’exemple de votre maison. Elle brûle. Le feu est intense mais les pompiers arrivent à temps pour limiter les dégâts. Tout n’a pas brûlé de façon égale. Vous faites venir une équipe de nettoyage et une autre de démolition pour remettre la pièce à nue.
Vous venez de vous tordre la cheville, elle gonfle, devient chaude et parfois rouge et vous avez très mal. Le « feu est pris ». Déjà, certaines cellules libèrent des substances qui « font le ménage ». Cette première étape, qui dure quelques heures à quelques jours, est la phase inflammatoire aiguë.
Deuxième phase
Revenons à votre maison. Vous contactez un entrepreneur qui remontera les murs et tirera les joints. Peut-être en profiterez-vous pour changer un peu les plans…
La deuxième phase du processus inflammatoire s’appelle la phase de réparation. Les cellules des tissus lésés se réparent, soit en refaisant le tissu tel quel ou bien en produisant du tissu cicatriciel qui comblera la blessure mais ne sera pas exactement pareil au tissu lésé. La direction des fibres du tissu, dont le « tissage » des fils répond à un patron précis, change alors. Les symptômes douloureux seront de moins en moins présents, et seront remplacés par des raideurs ou une perte d’endurance à l’effort. Cela peut prendre plusieurs jours à se faire, selon le tissu lésé (os, ligament, muscle).
Troisième phase
Vos efforts pour réparer la maison achèvent, mais il reste la décoration. C’est l’étape où la quiétude pointe le bout du nez.
Pour votre corps, la troisième phase correspond à la consolidation. C’est l’étape souvent négligée : on remet les exercices à faire à plus tard. Puisque que la douleur est disparue, nous pensons, à tort, que les tissus sont comme avant le traumatisme. Mais ce n’est pas le cas. La phase de consolidation est essentielle pour retrouver le maximum de capacité suite à une blessure. Les exercices (renforcement, assouplissement, équilibre, contrôle moteur) qui accompagnent la réadaptation (physiothérapie) visent à prévenir les récidives et optimiser le potentiel de guérison. Ils permettront une meilleure orientation des fibres, la récupération des amplitudes articulaires et la force et l’endurance nécessaires pour retourner à vos activités.
Alors, peut-être verrez-vous d’un meilleur œil le processus inflammatoire. Et le corps a sa propre vitesse pour faire son travail. Nous avons souvent tendance à l’oublier!
À suivre… Les anti-inflammatoires : utiles ou non?
Jacinthe Vaillancourt pht
Carolanne Gariépy T.R.P., étudiante à l’Université Laval en physiothérapie