Le syndrome du « J’ai presque fini » ou la douleur musculaire

Le syndrome du « J’ai presque fini » ou la douleur musculaire

Cette phrase, nous la disons chaque fois que nous entreprenons une activité de la catégorie des « faucons » (faut qu’on…). Ces tâches, en général entreprises au printemps et à l’automne, sont exécutées au plus vite, pour pouvoir profiter de l’été ou avant que la neige ne vienne tout recouvrir de son blanc manteau.

Le piège demeure dans le temps limité que nous nous donnons pour atteindre le but. Par exemple, vous voulez laver vos fenêtres. Il n’en reste que deux : vos trapèzes crient qu’ils sont fatigués, votre bras droit est « mort ». Mais vous vous dites que vous voulez terminer coûte que coûte. Et bien, justement, vous risquez que cela vous coûte de la douleur ou une visite chez la physiothérapeute!

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Ou encore vous faites une randonnée au mont du Lac des Cygnes dans Charlevoix. Vous ne vous êtes pas entraîné, c’est la première activité de l’été. La montée vous paraît possible mais des douleurs aux cuisses apparaissent vers la fin de l’ascension. Vous vous dites qu’un peu de repos vous aidera avant de descendre. Cependant, la douleur est si forte que vous ne pouvez faire les derniers mètres de la descente qu’assis sur vos fesses…

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Que s’est-il passé?

Le muscle est un organe qui se contracte et relâche. C’est lui le responsable de vos mouvements. Sa contraction brûle une quantité d’énergie emmagasinée dans ses fibres. En faisant une activité soutenue, la quantité d’énergie diminue et vous commencez à ressentir une sensation de brûlure, de fatigue. Un temps de repos permettra à l’irrigation sanguine de faire son travail c’est-à-dire  « nettoyer » le muscle par l’oxygène pour éliminer les déchets accumulés (excès d’acide lactique).

Si nous persistons dans l’activité sans écouter les signaux d’alarme, il y aura le phénomène suivant : le muscle se tend, certaines fibres demeurent contractées et forment des « nœuds myalgiques » ou des « cordons myalgiques ». Dans ces zones précises, les « déchets » s’accumulent et entraînent des réactions chimiques génératrices de douleur irradiée (envoyée plus loin que le muscle coupable).

pain-1015579_640Par exemple, le nœud peut être dans votre muscle du quadriceps (le dessus de la cuisse) mais vous ressentez la douleur au genou. Une douleur profonde, sourde, sans que vous puissiez trouver quoi que ce soit à la palpation de l’articulation. Nous décrirons ce phénomène comme un point gâchette. La cause de la douleur est située dans le muscle mais la cible se trouve dans votre genou.

 

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Disons que le nœud myalgique est un archer et votre genou, la cible. Si l’archer continue d’envoyer ses flèches et n’est pas arrêté, il y aura de plus en plus de flèches sur la cible. Si le muscle ne se détend pas, la douleur au genou reviendra et ce, de plus en plus facilement.

 

 

Les solutions…

Ce genre de symptôme est souvent soulagé par la chaleur et des exercices d’assouplissement. Si les symptômes persistent, de bonnes techniques de relâchement par les professionnels de la physiothérapie peuvent contrôler les tensions ainsi qu’une rééducation musculaire pour éviter une récidive.

Il n'est cependant pas nécessaire d'être aussi musclée pour laver vos fenêtres!

Il n’est cependant pas nécessaire d’être aussi musclé(e) pour laver vos fenêtres!

D’autres causes peuvent donner ce genre de symptômes : une posture inadéquate, un muscle trop longtemps raccourci ou une coordination inadéquate des muscles d’une région donnée.

La douleur après une activité soutenue peut apparaître 8 heures après l’arrêt des mouvements. Ce que nous appelons « être raqué ». Les symptômes peuvent durer quelques jours. S’ils persistent plus longtemps, consultez…

 

Quand votre corps vous criera d’arrêter, prêtez-lui l’oreille…

 

Jacinthe Vaillancourt pht

 

Sources :

  1. Bergeron, Yves, et al. « Unité motrice fonctionnelle ». In Pathologie médicale de l’appareil locomoteur. Canada : Edisem, 2008, 1444 p.
  2. Bergeron, Yves, et al. « Lésions musculaires et syndromes douloureux myo-fasciaux ». In Pathologie médicale de l’appareil locomoteur. Canada : Edisem, 2008, 1444 p.